• Abeille au singulier
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Abeille au singulier est un spectacle paysage qui visite le monde de l’abeille de façon poétique, burlesque et réhabilite la face cachée de l’hyménoptère. Bon petit soldat dans la ruche, l’abeille est une sacrée artiste débridée une fois dans les champs.

Nadine et Michel sont là pour parler de l’abeille.

Le spectacle commence sur une proposition de Nadine qui interprète une adaptation du premier chapitre de « Maïa l’abeille » de Waldemar Bonsel (1912). Ne nous y trompons pas, à l’époque, c’étaient les jeunes filles et les soldats dans les tranchées qui gardaient précieusement ce livre dans leur poche. Cette Maïa a inspiré le dessin animé, mais diffère complètement de ses héritières par son écriture romantique et la richesse des descriptions de la ruche. Cette entrée en matière permet de fédérer tout le monde, petits et grands.

Mais la proposition ne convainc pas Michel.

Commence alors un jeu de rôles, où nous sommes tout à tour la reine, l’ouvrière, le faux bourdon, avec le public qui, lui aussi, représente les habitants de la ruche et participe pleinement aux situations. Les dialogues imagés et humoristiques brassent de multiples informations sur les abeilles mellifères, leurs identités, leurs fonctions, leurs phénoménales capacités cognitives, leur incroyable et inépuisable histoire symbolique.

Dans cette première partie, le spectacle s’imagine comme une petite machine avec personnages. Une organisation fidèle à la société des hyménoptères.

La deuxième partie prend la clef des champs. Sans transition, l’écriture se débride tout à fait, devient paysage. L’abeille nous a assez vus, elle se tire !La géniale ouvrière laborieuse et mathématique sort de la pénombre. En vraie voyageuse, elle ne file plus tout droit, exaltée, elle ne se tient plus et s’élance dans la prairie.

Comme l’abeille se fait la malle, butine, fantaisiste et artiste, les comédiens se libèrent et inventent diverses formes pour continuer leur expédition scientifique, littéraire et philosophique. À partir de là, nous passons sans cesse de l’adresse public, du jeu avec le public, à des saynètes, où tour à tour, nous sommes des docteurs fous saoulés par les pesticides, de drôles d’apiculteurs qui auscultent un patient touché comme les abeilles par le syndrome de disparition, l’agrochimiste mis en examen, des explorateurs des premières plantes à fleurs, une orchidée, une abeille sauvage qui retourne sur les rivages de son origine. Nous finissons par lire l’avenir lors d’une séance de ciromancie qui dévoile des petits déjeuners sans confiture, et des abeilles robots.

Il est temps que ça se finisse !

Nous prenons joyeusement la tangente avec un jeu d’esprit, oulipien, où l’alphabet est brusquement amputé des lettre a, b, e, i, l.

Abeille au singulier, tragi-comédie militante pour rire et prendre conscience de la fragilité du vivant.